Endométriose & Pilule

LA PILULE PERMET-ELLE DE TRAITER L’ENDOMÉTRIOSE ?

La pilule est le traitement de première intention en cas d’endométriose. En agissant sur le cycle féminin, elle permet de réduire voire de supprimer les douleurs causées par la maladie. Dans certains cas, elle peut bloquer l’évolution de l’endométriose.

Toutefois, elle ne soigne pas la maladie; il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique pour l’endométriose. Seule la voie chirurgicale peut aujourd’hui être considérée comme un traitement propre à l’endométriose, mais elle n’en traite que les effets et non la cause.
Le taux de récidive post-opératoire reste important (jusqu’à 50% de récidive 2 à 3 ans après l’intervention).

QUELLE ACTION LA PILULE A-T-ELLE SUR LE CYCLE ET LES RÈGLES DE LA FEMME ?

Une femme sous pilule n’a pas de règles mais des saignements artificiels, de « fausses règles », provoquées par la pilule (la pilule contient des hormones de synthèse qui n’ont pas le même effet sur l’organisme que les hormones naturelles).
Ces « fausses règles » sont généralement moins abondantes, plus courtes et peu douloureuses.

Plaquette de pilule  

• Sur une plaquette de 28 pilules, 21 cachets sont des contraceptifs, à base d’hormone de synthèse.
  
• Les 8 autres sont des placebos (ils ne contiennent pas de substance active).

FAUT-IL SUPPRIMER LES RÈGLES POUR MOINS SOUFFRIR ?

La pilule contraceptive est souvent utilisée lorsque les foyers d’endométriose sont peu volumineux et chez les femmes qui n’ont pas de désir de grossesse au moment du traitement. Elle ne soigne pas mais peut permettre à la patiente de mieux vivre avec la maladie.

Et oui, dans l’immense majorité des cas, la mise sous contraceptif d’une femme atteinte d’endométriose visera à supprimer les règles (aménorrhée) car les symptômes d’endométriose sont à leur apogée pendant cette période.
Pour ce faire, le contraceptif est prescrit en continu, c’est à dire que la patiente n’a pas à interrompre son traitement pendant une période de 7 jours (si la plaquette est constituée de 21 comprimés) ou n’a pas à prendre les 7 comprimés placebos (sur une plaquette de 28 comprimés). Cette méthode empêche la survenue des règles et en soulage donc les symptômes associés.

QUELLES SONT LES PILULES RECOMMANDÉES POUR LES FEMMES ATTEINTES D’ENDOMÉTRIOSE ?

Tout d’abord, rappelons qu’il existe deux types de contraception orale :

• Les pilules oestroprogestatives* sont les plus prescrites.
  Leur action combinée les rends intéressantes pour soulager l’endométriose, car elle suppriment une partie des mécanismes à l’origine des douleurs d’endométriose.
  *Ce sont toutes les pilules dites « de génération » (1, 2, 3, 4)
  
  
• Les pilules progestatives*, dites aussi micro-progestatives, ont une action plus limitée. Toutes ne suppriment pas l’ovulation.
  Elles peuvent de ce fait ne pas permettre de répondre totalement au profil de la patiente qui souffre d’endométriose. Mais attention, la prescription d’une pilule se fait au regard de l’ensemble des besoins de la patiente et d’autres facteurs : tabac, surpoids, hypertension ou problèmes vasculaires notamment, peuvent amener le médecin à faire ce choix afin de ne pas exposer la patiente aux oestrogènes.
  *Parmi les principales dénominations commerciales : Microval, Cézarette et Optimizette.
  

Tableau comparatif des différentes pilules contraceptives

 

MODE D’ACTION DES PILULES CONTRACEPTIVES

• La pilule oestro-progestative
  

• La pilule progestative

 

Y-A-TIL D’AUTRES SOLUTIONS HORMONALES POUR L’ENDOMÉTRIOSE ?

Oui, deux autres options thérapeutiques peuvent être envisagées (ces traitements sont les plus couramment utilisés en France, mais les stratégies médicales peuvent varier selon les pays) :

• Les progestatifs « purs »*
  Aussi appelés « macro-progestatifs », ils sont le plus souvent pris sous forme de comprimés. Ils ont également une fonction contraceptive. Plus puissants que les pilules micro-progestatives, les progestatifs purs ont des effets secondaires importants (pilosite, acné,…).
  *Parmi les principales dénominations commerciales : Lutényl, Lutéran, Surgestone.

• Les agonistes de la GnRH*
  Ces traitements inhibent la production ovarienne d’hormones sexuelles chez la femme et dont donc baisser artificiellement le taux d’oestrogènes. Il ont des effets secondaires importants, proche de ceux de la ménopause naturelle : douleurs dans les os, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau, virilisation,…). C’est pourquoi ils sont généralement réservés aux formes très douloureuses d’endométriose. Ils ne doivent être pris que sur une durée limitée et idéalement être complétés par des traitements qui atténueront ces effets.
  *Parmi les principales dénominations commerciales : Decapeptyl, Enantone. 

 

QUE RETENIR EN CONCLUSION ?

La pilule est le traitement de première intention de l’endométriose. Elle sera souvent prescrite en continu, afin de supprimer les règles et donc les symptômes de l’endométriose.

Le type de pilule prescrit est dépendant du profil complet de la patiente. Il est important que le passage sous contraception orale soit fait en connaissance de cause. En effet, si le diagnostic d’endométriose n’est pas posé alors même que la femme prend ou démarre une contraception, celle-ci peut ignorer pendant des années qu’elle est atteinte d’endométriose car l’action de la pilule peut « masquer » l’existence de la maladie. La patiente peut alors ne se découvrir qu’à l’arrêt de sa contraception, souvent suite à des problèmes de fertilité et/ou de douleurs exacerbées. Un diagnostic précoce est donc essentiel pour une prise en charge adaptée de la patiente au fil de sa vie.